Restauration d’un Érard n° 4 de 1859

Ce piano à queue Érard de 1859 a fait l’objet d’une remise en état dans les années 1930, d’après des inscriptions au crayon sur les étouffoirs, et le châssis de clavier. Il est probable que les marteaux ont été alors re-feutrés. Il n’est pas certain que tous les éléments mécaniques aient alors été complètement refaits.

Aujourd’hui, après une remise en cordes et chevilles neuves, l’ensemble mécanique a besoin d’une importante intervention. La mécanique est encore à peu près fonctionnelle, les feutres des marteaux sont peu usés, mais le mécanisme des étouffoirs est complètement déficient.

Il s’agit d’une mécanique semblable à celle du brevet initial déposé par Érard en 1821. La date de 1858 est portée sur l’un des chevalets. Seuls un nettoyage et des changements de pivots sont nécessaires pour retrouver un fonctionnement fluide, la qualité de fabrication initiale étant remarquable.

Certains revêtements d’ivoire sont cassés et sont remplacés.

Les marteaux, en bon état de conservation, sont légèrement poncés et feront l’objet d’une harmonisation.

Remise en place des touches, et préparation avant le dressage.

Après dressage du clavier, les chevalets de la mécanique sont remis en place. Ces pianos anciens n’avaient pas de châssis mécanique amovible et le montage se fait directement sur le châssis de clavier.

Quelques pièces doivent être changées (les "T" de réglage de la rechute), et réparées (ici un bâton d’échappement).
La mécanique est désormais prête pour le réglage, suivant les cotes Érard d’origine.

Réglage des attrapes.

Portée des marteaux sur les cordes, avant harmonisation.

Le mécanisme d’étouffoir a plus souffert des atteintes du temps que les autres éléments mécaniques. Des éléments sont décollés, de nombreux ressorts sont cassés et remplacés de manière hétérogène.

Une commande de ressorts neufs sur mesure a été faite d’après modèle.

Après révision du mécanisme et mise en place des ressorts neufs, des tests sont menés pour choisir les feutres des étouffoirs, aucune fabrication semblable aux originaux n’étant disponible de nos jours.